TU M’AIMES ?

TU M’AIMES ?

J’étais en train de rédiger les premiers chapitres de ce livre, enthousiasmée par le nouveau titre que je venais de trouver après quelques mois de recherches. J’avais exceptionnellement quelques heures de libre et je gardais une belle maison de campagne. Je m’étais installée pour écrire, enfin seule et libérée de mon téléphone. Il pleuvait et il faisait froid. Les conditions parfaites pour poser les mots sur le papier. La question terrible est arrivée et «s’ils n’aiment pas ce livre ?»

Effectivement, je me retrouvée paralysée ou plutôt agitée et dispersée. J’allais sur mes réseaux sociaux pour me divertir, échanger quelques mots avec un ami et annoncer à mes amis virtuels que j’avais attaqué l’écriture de mon nouveau livre intitulé « Se parler d’amour ». Soudain, le mot Amour me parut comme un Everest infranchissable. J’étais partie pour une randonnée facile et en fait, je me retrouvais face à une des plus hautes montagnes du monde. J’avais envie de continuer et de faire de mon mieux, malgré l’inconscience du projet.

«Tu m’aimes ? », mon premier souvenir remonte à l’école primaire où un garçon a reçu un bout de papier plié en quatre sur laquelle j’avais écrit cette question ? Je ressentais un sentiment étrange en sa présence et je ne sais pas comment j’ai eu ce courage ou cette inconscience de lui poser cette question. Un papier est revenu avec un «oui». Je ne m’arrêtais pas là, j’avais besoin d’une autre preuve. Je lui demandais ce qu’il ferait si je mourrais. Je supposais qu’il allait répondre que lui aussi en mourrait. Au lieu de cela, il a écrit qu’il irait à mon enterrement. J’ai été sidérée, je l’ai évité quelques jours car je ne comprenais pas. 

Voici comment j’ai commencé à parler d’amour.  

Et vous, comment avez vous commencé à parler d’amour ?

Marielle Jimenez, psychologie positive 0673360304

Les quatre accords toltèques, la voie de la liberté personnelle. Marielle Jimenez

Les quatre accords toltèques, la voie de la liberté personnelle Marielle Jimenez

« Les gens nous disent dès notre naissance que le monde est comme ceci et comme cela, et naturellement nous n’avons d’autre choix que d’accepter le monde tel que les gens nous l’ont décrit »

Carlos Castaneda

p111 « La roue du temps » éditions du Rocher 1999 

Don Juan offre sa connaissance au monde

Depuis 1968, date de publication du premier ouvrage de Carlos Castaneda, « l’herbe du diable et la petite fumée » en Californie (USA), une porte close jusqu’à présent s’est ouverte au grand public. Un sorcier yaqui, Don Juan accepte d’enseigner son système cognitif au jeune anthropologue, Carlos Castaneda qui cherche à expérimenter des plantes hallucinogènes pour une thèse d’anthropologie universitaire. Pendant plus de dix ans, Don Juan va ouvrir son monde, sa tradition qui remonte à la nuit des temps à un occidental et Carlos Castaneda va consigner ses enseignements sous forme d’un journal et va publier une douzaine d’ouvrages, dans le monde entier.

Une révolution se met en marche, vivre et comprendre de l’intérieur de Carlos Castaneda, le monde des sorciers yaqui et du chamanisme toltèque. Entrevoir d’autres manières de percevoir, d’expliquer et d’expérimenter la réalité ordinaire.

Cette première vague d’enseignements toltèque touche les précurseurs du chamanisme occidental, appelé aussi néo-chamanisme dans les années 1970 et 1980, en France.

Malgré tout, les récits de Carlos Castaneda restent par moment, peu accessibles et soulèvent des résistances.

N’empêche que les sorciers toltèques ont ouvert leur monde !

Don Miguel Ruiz simplifie le chamanisme toltèque

 

Pendant longtemps, les enseignements chamaniques sont restés élitistes et difficiles d’accès. Ces enseignements portent les mémoires des peuples premiers, leurs enseignements et leurs souffrances. La civilisation toltèque remonte aux alentours de l’an mil, au Mexique et d’après les scientifiques, aurait été une civilisation d’artistes et de bâtisseurs empreinte d’une grande spiritualité animiste.

L’apport exceptionnel de Don Miguel Ruiz est d’écrire ce livre, les quatre accords toltèques qui connait un succès mondial. Pourquoi ?

Don Miguel simplifie les enseignements chamaniques toltèques, dans le sens où il les rend compréhensibles et applicables par tous, dans notre vie de tous les jours. Il parvient à en garder leur profondeur, leur qualité de sagesse ancestrale et leur portée universelle.

Don Miguel Ruiz, de part ses origines a un pied dans chaque monde, son grand-père est un nagual toltèque, sa mère est une guérisseuse et Don Miguel Ruiz a une formation universitaire et exerce la profession de chirurgien. Une expérience de mort imminente (NDE) dans les années 1970 lui permet une reconnexion à sa lignée familiale de porteurs des enseignements toltèques. Il explique qu’à ce moment-là, dans un état expansé de conscience, il a compris que la tradition toltèque contenait tout ce dont nous avions besoin pour nous guérir. Il propose alors, de nombreux séminaires aux Etats-Unis, qui réservent un accueil très enthousiaste à ses enseignements. En 1997, ce livre sera vendu à plus de quatre millions d’exemplaires, il s’agit d’un succès populaire.

Maud Séjournant, directrice d’édition chez Jouvence, psychothérapeute et formée au chamanisme toltèque fait publier en France les livres de Don Miguel Ruiz, qui connaissent le même succès. Contrairement aux écrits de Carlos Castaneda, Don Miguel Ruiz touche le grand public et ses livres sont déclinés dans les formations, les séminaires d’entreprises etc.

Sa lignée familiale continue, il a formé ses deux fils pour poursuivre cette mission de vie trans-générationnelle, se souvenir, garder intacts et transmettre les enseignements toltèques au plus grand nombre, maintenant que ces enseignements sont ouverts à tous.

Les quatre accords toltèques 

La théorie de Don Miguel Ruiz est la suivante : nous vivons avec des accords inconscients de vie et nous alignons nos pensées, nos actions, nos ressentis sur ces accords inconscients.

Certains accords peuvent nous apporter de la joie ou du bonheur, d’autres, au contraire nous amener à construire une vie de souffrance et de peine. Il s’agit de nos peurs, de nos croyances et de nos blessures, mais pas seulement, nous avons à l’intérieur de nous-mêmes un système de perception de la réalité.

Afin de retrouver notre intégrité, notre estime personnelle, notre paix et notre responsabilité dans tous les actes de notre vie, Don Miguel Ruiz propose quatre accords :

  1. Etre impeccable avec nos paroles

(Be impeccable with your word.)

  1. Ne pas prendre les choses de manière personnelle

(Don’t take anything personally.)

  1. Ne pas faire de suppositions

(Don’t make assumptions.)

  1. Toujours faire de son mieux

(Always do your best)

Don Miguel Ruiz rajoutera par la suite un cinquième accord :

  1. Etre sceptique mais apprendre à écouter

(Be sceptical but learn to listen.)

L’application des quatre accords toltèques 

-Etre impeccable avec nos paroles

(Be impeccable with your word.)

 

Le premier accord relève de la notion d’impeccabilité, notion reprise fréquemment par Don Juan, dans ses enseignements. Elle recoupe la notion d’intégrité, il s’agit de parler avec intégrité, sincérité et authenticité. Cela pourrait vous laisser croire qu’il y a une notion de bien et de mal et qu’il s’agirait d’un dogme ou d’une religion. Et bien, non, car le but de cet accord est au contraire, de nous obliger à être au plus près de notre sincérité et de notre intégrité et d’avoir le courage et la franchise de le dire. Et de ne dire que cela.

En fait, nous pourrions aussi dire qu’il s’agit d’un usage différent du langage que celui que nous faisons habituellement. Par exemple, dire« Bonjour » relève d’une formule de politesse. Si vous appliquez le premier accord toltèque et si vous êtes impeccables avec les mots, vous dites« Bonjour » aux personnes à qui vous souhaitez sincèrement que le jour soit un « bon » jour pour elles. Si ce n’est pas ce qui est dans votre cœur, vous ne pouvez pas le dire sans trahir votre intégrité.

Exercice : Amusez vous à écouter dans un premier temps, ce que vous dites de manière automatique et demandez-vous simplement si vous êtes en accord avec la signification profonde des mots que vous éparpillez dans l’Univers.

-Ne pas prendre les choses de manière personnelle

(Don’t take anything personally.)

Le deuxième accord révèle un fait essentiel, dont nous n’avons pas souvent conscience. Je pourrai le résumer ainsi : « les autres ne parlent que d’eux-mêmes et ne jugent que par rapport à eux-mêmes ». Ceci est fort compréhensible intellectuellement. Nous avons tous notre propre système de perception et d’analyse du monde, nous avons tous nos propres traumatismes, nos propres blessures, nos propres peurs et nos propres croyances. Alors pourquoi prenons-nous personnellement ce que les autres nous disent et pourquoi réagissons-nous émotionnellement en permanence ? Peut-être parce que nous voulons être aimé, apprécié, compris. Peut-être par ce que nous voulons contrôler l’extérieur, les autres et le monde en général.

Ce deuxième accord nous ramène à nous-mêmes, nous pouvons voir, entendre, sentir et ressentir et nous pouvons ne pas réagir, en maitrisant nos pensées, nos émotions et nos ressentis. Cette attitude ne se décide pas seulement, elle fait partie du chemin de travail personnel pour passer du« laisser-aller » émotionnel comme l’appelle Don Juan au lâcher-prise dont parle Don Miguel.

Exercice : Vous pouvez observer les domaines dans lesquels vous avez besoin, de vous sentir libre. Dans ces mêmes domaines, observez vos réactions aux comportements des autres, les jugez-vous, les critiquez-vous, commentez-vous leurs vies etc.

Là où vous souhaitez être libre, offrez la même liberté aux autres.

Dans ce domaine de la psychologie intérieure, il est tellement facile d’écrire ces profondes vérités et tellement difficile de les appliquer. Amusez-vous en observant cela, cela va vous aider à appliquer le deuxième accord.

 

-Ne pas faire de suppositions

(Don’t make assumptions )

 

Ce troisième accord s’adresse plus directement à votre fonctionnement mental, à cette habitude infantile de demander « pourquoi » et de s’inventer des réponses. L’enfant de deux à trois ans, voire plus tard et à l’adolescence va demander pourquoi ou faire des suppositions pour tenter de comprendre le monde mais il ne va pas croire ses suppositions.

A l’âge adulte, la différence est significative, nous croyons que ce que nous pensons est vrai. Pourquoi ? Parce que nous sommes gagnés par la maladie de « l’importance personnelle », nous sommes convaincus que nous sommes importants, que tout ce qui se passe dans notre vie est important et nous faisons des drames pour amplifier cette pseudo-réalité.

Exercice : Observez vos paroles ou vos pensées. Vous pensez à une attitude étonnante d’un ami et au lieu, d’être impeccable en vous disant simplement « cette attitude est étonnante », votre fonctionnement mental va partir au galop et vous allez mettre sur pieds un scénario avec une pseudo-réalité et le piège est que vous allez vous auto-hypnotiser. Vous allez croire ce que vous inventez et agir par rapport à cela, d’où les nombreux malentendus. Le plus simple aurait été, peut-être d’interroger votre ami et de lui dire « ton attitude m’a étonné, est-ce que tu peux me l’expliquer ? »

 

– Toujours faire de son mieux (Always do your best)

En psychologie positive, les chercheurs étudient la notion de perfection, comme une notion qui entraîne de nombreuses émotions négatives. Nous voulons être parfait, nous voulons que les autres soient parfaits, etc. Nous construisons des illusions mentales de perfection. La vie quotidienne et la réalité extérieure nous enseignent que la perfection est un but idéal et non une réalité concrète.

Comment être satisfaits, heureux et épanouis tout en sachant que la perfection est par définition, inatteignable car inhumaine ?

Reprendre pieds dans le présent et se donner totalement dans chaque instant. Donner toute son énergie, ses compétences, ses qualités et son temps pour la tâche que nous avons décidé d’accomplir. Un fois accomplie, cette tâche peut nous apporter un sentiment d’accomplissement, même si tout n’est pas parfait. Nous sommes allés au bout de nous-mêmes, aujourd’hui.

Exercice : Observez les domaines dans lesquels vous êtes insatisfaits et mettez en œuvre des actions simples, limitées dans le temps et quantifiables pour vous rapprocher de votre but. Après chaque action accomplie en donnant le meilleur de vous –mêmes, observez le chemin parcouru et le sentiment qui vous envahit.

 

-Etre sceptique mais apprendre à écouter

(Be sceptical but learn to listen.)

 

Ce dernier accord, ajouté après les quatre premiers insiste sur l’illusion de notre dialogue intérieur. Nous croyons que ce que nous pensons est vrai, nous croyons que ce que nous voyons est vrai, nous croyons que ce que nous sentons est vrai etc. L’invitation de Don Miguel est de nous interroger sur la véracité de tout ce que nous vivons et de créer un lieu de silence à l’intérieur de nous pour pouvoir écouter.

Cet accord reprend des thèmes toltèques développés par Don Juan sur le fait que nous avons un dialogue intérieur permanent et que nous donnons crédit à tous ces bavardages. La première action à apprendre est de stopper notre dialogue intérieur pour entendre le dialogue de l’Univers.

Etre capable d’écouter signifie, comme dans les groupes de paroles aussi d’être capable de se taire et de laisser autant de place à la vérité de l’autre qu’à la sienne. Vaste programme.

Exercice : Choisissez une journée, pendant laquelle vous décidez d’écouter les autres, de ne pas leur couper la parole, de ne pas leur donner de conseils ou de directives et de ne pas donner votre opinion. Observez à la fin de la journée comment vous vous sentez.

 

En conclusion

« Les quatre accords toltèques » nous invitent à un voyage intérieur qui permet de relier une sagesse ancienne à des pratiques modernes d’épanouissement personnel. Les particuliers, comme les entreprises ont mis en œuvre ses principes et cela apporte une contribution originale à la recherche de bien-être et d’harmonie de ce début du 21èmesiècle.

Restons sceptiques et écoutons.

———————————

Auteur : Marielle Jimenez

Psychologue diplômée de l’Université de Grenoble

Cabinet de Psychologie positive tel : 06 73 36 03 04

Masters de pratique toltèque : Toltec School of light et Maud Séjournant.

 

 

Bibliographie :

Carlos Castaneda« L’herbe du diable et la petite fumée » Le soleil noir 1972.

Don Miguel Ruiz « les quatre accords toltèques, la voie de la liberté personnelle » Jouvence 1999

Tal Ben-Shahar « L’apprentissage de l’imperfection » Belfond 2010

http://www.miguelruiz.com

 

 

 

 

LA PSYCHOLOGIE POSITIVE – MARIELLE JIMENEZ

Introduction

Il existe une anecdote qui illustre la naissance de la psychologie positive dans l’esprit d’un chercheur américain en psychologie, Martin Seligman.
Il était dans un avion, et discutait avec un chef d’entreprise. Martin Seligman expliquait qu’il menait des recherches en psychologie sur le thème de l’impuissance comme facteur majeur de la dépression. Le chef d’entreprise reliait ce thème à son vécu, les employés de son entreprise, leur motivation,leur optimisme et donc leur créativité, vecteur de réussite de l’entreprise. Ce dernier demanda à Martin Seligman pourquoi il n’étudiait qu’un aspect des choses, l’aspect négatif, alors qu’il y a deux faces à chaque chose, le négatif et aussi le positif.

Martin Seligman explique qu’il a eu une prise de conscience et de là, est née la psychologie positive. Il décide d’étudier le bien être, l’optimisme, la motivation, face positive des troubles psychologiques.
Jusqu’à présent, la psychologie traditionnelle s’intéresse à aider les personnes qui vont mal à aller bien en explorant les difficultés et problèmes rencontrés d’une manière générale avec différentes techniques.

La Psychologie Positive s’intéresse à aider les personnes à aller toujours mieux qu’elles aillent bien ou mal au départ.

Définition de l’école de psychologie positive américaine

La psychologie positive est une école de pensée proche des thèmes de la psychologie humaniste et une spécialité de la psychologie orientée vers le développement personnel et le changement social.

Le psychologue Martin E.P. Seligman de l’université de Pennsylvanie,président de l’American Psychological Association en 1998, créateur du Positive Psychology Center dirige cet organisme sans but lucratif. Il étudie le bonheur et toute expérience subjective positive.
Le premier congrès de la science du bonheur s’est tenu à Washington en 2006
Le courant de la psychologie positive considère simplement qu’à côté des multiples problèmes et dysfonctionnements individuels et collectifs s’exprime et se développe toute une vie riche de sens et de potentialités. Elle est donc une partie intégrante de la psychologie clinique, laquelle traite des processus normaux et pathologiques.
En se préoccupant de ce qui arrime l’individu à sa vie et au monde, elle aborde souvent des questions philosophiques, notamment le sens de la vie ou le système de croyances,et même de philosophie morale en soulignant l’intérêt de l’engagement, ou de l’activité (le flow de Mihaly Csikszentmihalyi).

Pour le Positive Psychology Center, les vertus et forces morales mises en avant sont :
amour et travail, courage, compassion, résilience, créativité,curiosité, intégrité, connaissance de soi, modération, contrôle de soi, sagesse [2].

Les valeurs collectives et idéaux sociaux sont :
justice, responsabilité,civisme, parentalité, soutien, éthique professionnelle, leadership, espritd’équipe au travail, projet et tolérance [3].

La psychologie positive porte sur des thèmes traditionnels comme ceux de la connaissance de soi, de la spiritualité ou plus simplement de l’attention aux motivations ou à l’estime de soi. Elle présente aussi des affinités avec les psychothérapies, dont notamment les psychothérapies cognitivo-comportementales, auxquelles se rattachent des techniques telles que la gestion des émotions et la logothérapie (thérapie par le sens).
Christophe Petterson s’est attaché dans ce cadre, autour des années 2000, aux aspects positifs et dynamiques du caractère ou de la personnalité,et, ne retenant que les plus universels regroupés autour de six vertus, a conçu un questionnaire pour en mesurer l’intensité : questionnaire Valeurs InActions, le VIA-IS composé de 240 items, soit 10 pour chacune des 24 forces identifiées et retenues. Ce test est accessible pour tous et sa passation est gratuite.
La psychologie positive se diffuse rapidement dans le monde universitaire. Déjà,en 2005, plus de cinquante groupes de recherche impliquant plus de 150 universitaires dans diverses régions du monde s’intéressaient à ces thématiques. Plusieurs dizaines d’universités américaines et européennes dispensent des cours sur la psychologie positive [4].
Trois niveaux d’étude de l’être humain : personnel, interpersonnel et social.
La psychologie positive ne prend pas seulement en compte la personne humaine en tant qu’individu, mais aussi en tant qu’être en relation avec les autres, inséré dans un tissu social. Elle concerne donc également les relations interpersonnelles et les questions sociales, voire politiques. Ainsi, la psychologie positive peut tout aussi bien concerner l’épanouissement des élèves d’un collège, les bonnes relations au sein d’une équipe de travail ou encore le mode de communication entre diplomates élaborant un traité de paix.

La pratique d’une psychologue positive
Par exemple, dans ma pratique de psychologue, un chef d’entreprise m’a demandé d’intervenir auprès de l’ensemble des membres de l’entreprise dans le but d’apporter plus d’harmonie de manière générale. Concrètement, j’ai défini un protocole d’entretiens individuels identique pour tous, d’une durée d’une heure, dans un local de l’entreprise. J’ai posé à tous, les deux mêmes questions et j’ai noté l’ensemble des réponses.
Elles étaient les suivantes :
-qu’est-ce qui se passe bien dans l’entreprise ?
-qu’est-ce qui peut être amélioré ?
Après avoir recueilli l’ensemble des informations, j’en ai fait un compte rendu auchef d’entreprise en respectant l’anonymat des propos. Il a eu la satisfaction d’avoir une photographie psychologique de son entreprise. Des axes de travail ont été choisis et des propositions positives ont été faites aux employés sous forme de formations, groupes de travail etc. Une dynamique de résolution de problèmes a pris le pas sur la tendance aux critiques et plaintes diverses. La majorité a adhéré à cette attitude positive et l’évolution positive se poursuit, même plusieurs années après cette intervention.
Auprès des enfants ou des adultes, les consultations en psychologie positive ne ressemblent pas à ce que nous avons l’habitude de voir dans les films de Woody Allen. Les personnes me consultent parce que quelque chose les fait souffrir en général, ils sont malheureux ou n’arrivent pas à être ou faire ce qu’ils souhaitent. Lors de la première consultation afin d’établir un diagnostic clair, j’écoute tout ce que la personne a à dire, lui demandant de préciser ce que je ne comprends pas, d’organiser son discours, ses émotions et ses comportements. Lorsqu’enfin, une image claire apparait, je verbalise cette image et la propose à mon consultant. Ensemble, nous affinons cette base de travail et je demande à la personne :
« si maintenant, vous aviez une baguette magique, si tout était possible qu’est-ce que vous changeriez dans votre vie ? »
A partir de la réponse, la plus détaillée possible, nous commençons à travailler en terme positif. Trouver les ressources intérieures pour réaliser cette solution devient l’objectif essentiel de la psychothérapie.
Ceci ne fonctionne pas avec les jeunes enfants ou les personnes trop dépressives.
En ce qui concerne les enfants, je propose des techniques où nous inventons ensemble des contes et faisons le travail psychothérapeutique de recherches et d’éveil des ressources intérieures au travers de personnages imaginaires.
Pour les personnes qui présentent des symptômes dépressifs importants, je leur fait remarquer que s’ils consultent une psychologue, il y a une partie d’eux qui porte des espoirs et des envies. Nous allons ensemble à la recherche des attitudes ou des comportements qui portent cette envie de vivre.

La psychologie positive nous ouvre sur le monde.

La psychologie positive, de part sa nature enthousiaste et positive va à la rencontrede courants spirituels comme les sagesses des peuples premiers dont le chamanisme fait partie, le bouddhisme, la sagesse hindoue et toutes les techniques de bien être, spirituelles, religieuses ou profanes.
Le danger serait de confondre un cheminement spirituel de plusieurs années et des techniques de psychothérapie de quelques heures. N’empêche que la psychologie positive, comme d’autres techniques de développement personnel, permet d’explorer de manière accessible des domaines jusqu’à présent, réservés à des initiés.
Contrairementà d’autres courants de psychologie, la psychologie positive ne craint pas de s’ouvrir à d’autres domaines, d’en tirer des outils et de garder une attitude expérimentale et scientifique.

Quelques approches de la psychologie positive.

– La psychologie du bonheur par Katia Mayrand , journaliste, Montréal, Canada
La thèse développée est qu’il est possible de déconditionner son cerveau pour le reconditionner au bonheur, si besoin est. Toute l’attention est portée sur ce qui va bien, ce qui se passe bien, ce qui fait plaisir etc.
Lesconseils de vie donnés sont :

Soyez gentil.

Profitez des petits bonheurs de la vie.

Ayez un mentor.

Apprenez à pardonner.

Investissez temps et énergie dans la famille et les amis.

Prenez soin de votre corps et de votre santé.

Développez des stratégies pour faire face au stress et aux difficultés.

– Martin Seligman a développé des exercices simples et efficaces pour améliorer le bien-être de chacun Sources «The Science of Happiness», Harvard Magazine
L’un d’eux consiste à tenir un journal de gratitude dans lequel vous écrivez, chaque soir, trois choses positives qui vous sont arrivées au cours de la journée et de quelle façon vous y avaient contribué.
Ensuite,vous pouvez pratiquer l’exercice de gratitude et remercier d’une manière générale vous-mêmes, la vie, vos parents, amis ou ennemis pour tout ce qu’ils vous apportent. Vous pouvez le faire de manière intérieure ou écrire des lettres de gratitude et les donner aux personnes concernées. Ceci améliore grandement votre sentiment de bien être.
Enfin, vous pouvez décider d’une action altruiste, gratuite à l’encontre de quelqu’un,faire preuve de gentillesse dans la vie de tous les jours et surtout, observez les changements qui résultent de vos nouvelles attitudes.

– L’Apprentissagedu bonheur de Tal BEN-SHAHAR
Janvier 2008 Belfond Etranger
Tal BEN-SHAHAR est docteur en philosophie dans la prestigieuse université d’Harvard aux Etats-Unis, ses cours sont parmi les plus suivis et avec un taux de satisfaction incroyable. Qu’enseigne-t-il pour attirer autant d’étudiants ? Il enseigne la science du bonheur ! Et ses enseignements sont simples, compréhensibles par tous et il invente des images pour nous faire comprendre sa psychologie du bonheur. Il a la théorie du hamburger, le principe des lasagnes etc. Il propose des attitudes différentes,des axes de compréhension et des exercices simples pour être« mieux ». Dans son livre, l’apprentissage du bonheur, il reprend lestravaux de Martin Seligman et de Mihaly Csikszentmihalyi, en nous expliquant clairement comment utiliser ces recherches universitaires dans notre vie quotidienne.
Dans son livre, l’Apprentissage del’imperfection, il nous explique que la cause de notre malheur existentiel est d’être en quête d’une perfection de vie inatteignable. Il nous offre, alors une mine d’exercices simples et intelligents :
apprendre à être des parents« suffisamment bons »,
pratiquer la compassion pour soi, l
a chasse aux « oui mais »,
se donner la « permission d’être humain »,
appliquer la « règle d’or du juste milieu »… Des recettes pour être plus heureux et plus réaliste.

– « Les quatre accords toltèques » de Don MiguelRuiz, édition Jouvence
Né d’une mère curandera (guérisseuse) etd’un grand-père nagual (chaman toltèque), Don Miguel Ruiz fait des études de médecine et devient chirurgien. Sa vie bascule lors d’une expérience de mort imminente qui l’aurait inspiré à chercher des réponses aux questions de l’existence dans la tradition toltèque.
Son livre s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires, dans de nombreuses langues.
Qu’apporte cet homme ?
Il apporte des principes de vie simple et positive, inspirés d’une culture amérindienne et de traditions orales ancestrales.
Ces principes sont au nombre de quatre, les quatre accords toltèques
Que votre parole soit impeccable.
Parlez avec intégrité,
ne dites que ce que vous pensez.
N’utilisez pas la parolecontre vous-même, ni pour médire d’autrui
Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
Ce queles autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité, deleur rêve. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime desouffrances inutiles.
Nefaites pas de suppositions.
Ayez lecourage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs.
Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.
Faites toujours de votre mieux.
Votre »mieux » change d’instant en instant. Quelles que soient lescirconstances faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger,de vous culpabiliser et d’avoir des regrets.
Don MiguelRuiz a ajouté un cinquième accord Toltèque
Soyez sceptique, mais apprenez à écouter
Ne vouscroyez pas vous même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est ce vraiment la vérité ? Ecoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message.

Ces principes simples et inspirés d’une très ancienne tradition de la civilisation toltèque ont reçu un accueil extraordinaire dans le public. Des séminaires de développement personnel et des techniques de management ont repris ces principes.

En conclusion

La psychologie positive est un courant de la psychologie qui se nourrit de tous les apports des courants précédents, voire les dépasse en intégrant d’autres axes de recherches et de réflexion qui dépassent le champ de la psychologie. La philosophie, la spiritualité, les enseignements des peuples premiers, la méditation, les arts etc bref, tout ce qui peut contribuer à atteindre le bonheur est invité à rejoindre ce nouveau courant de la psychologie, dans une approche expérimentale et scientifique innovante.
Lepsychologue peut devenir créatif, innovant, ou tout simplement humain car il est partie prenante de cette quête du bonheur.

↑ Bibliographie :
Page d’accueil du Positive PsychologyCenter [archive]
↑ Page d’accueil du Positive PsychologyCenter [archive]
↑ Seligman, M. E.P., Steen, T. A., Park, N., & Peterson, C. (2005). Positivepsychology progress; Empirical validation of interventions. AmericanPsychologist, 60 (5), 410-421. (p. 413)
↑ Gable, S. L.& Haidt, J. (2005). What (and why) is positive psychology ? Review ofGeneral Psychology, 9 (2), 103-110 (p. 104).
↑ Jacques Lecomte(dir.) (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod.
↑ Jacques Lecomte(dir.) (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod.
JacquesLecomte (dir.) (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod.
JeanCottraux, La psychologie positive. Un nouveau modèle pour la psychothérapie etla prévention ? Siteafforthecc.org
Détailen français des vertus et des forces Article de Jean Heutte,octobre 2006
Bibliographie[modifier]
LagacheD., L’Unité de la psychologie , Quadrige Grands Textes, PUF, 7e édition, juin2004.
CottrauxJean (2007), La force avec soi. Pour une psychologie positive, Paris, ÉditionsOdile Jacob.
Mihaly Csikszentmihalyi(2004), Vivre – La psychologie du bonheur, Robert Laffont.
GaucherRenaud (2010). La psychologie positive ou l’étude scientifique du meilleur denous-mêmes, Paris, L’Harmattan.
LecomteJacques (dir.) (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod.
Béatrice Millêtre (2009), Prendre la viedu bon côté : pratiques du bien-être mental , Paris, Éditions Odile Jacob.
Peterson Christopher, SeligmanMartin,Character Strenghts and Virtues. A Hanbook and Classification (2004), NewYork, Oxford University Press.
Seligman Martin E. P. (2002), AuthenticHappiness, New York,Free Press.
Snyder C. R., Lopez S. J. (2002), Handbookof Positive Psychology, Oxford, Oxford UniversityPress.
Liensexternes[modifier]
Psychologiepositive.info, sitefrancophone sur la psychologie positive
Psychologie-positive.net, sitefrancophone sur la psychologie positive
AuthenticHappiness (Pensyvanie)
Positive Psychology Center

EnregistrerEnregistrer

EnregistrerEnregistrer